La blockchain est une technologie qui permet aux utilisateurs de partager, transmettre et stocker des informations de manière décentralisée. Il s’agit d’une gigantesque base de données qui contient l’intégralité des échanges effectués depuis la création de la dite blockchain.
Si les blockchains partagent quasiment toutes certaines caractéristiques communes comme l’absence d’un organe central de contrôle ou la possibilité de retracer l’ensemble de l’historique des transactions, chacune d’entre elles dispose de ses propres règles du jeu. Au travers de ce guide, nous nous attacherons surtout à détailler les caractéristiques des blockchains dites “publiques”. Dans ce cadre, les blockchains sont alors souvent présentées comme un grand livre ouvert, consultable librement et gratuitement par les utilisateurs mais aussi par les observateurs extérieurs.
On vous détaille tout ça pour mieux comprendre le marché crypto !
Comment fonctionne la blockchain ?
Si chaque blockchain peut fonctionner selon ses propres règles, voici les principes de base d’une blockchain. Si elle est souvent présentée comme une base de données, la blockchain est finalement bien plus que cela. Au sein d’une blockchain, on enregistre des transactions au sein d’un bloc. Au sein de chaque bloc, la blockchain renferme des informations comme l’horodatage des transactions enregistrées.
Pour fonctionner, une blockchain dispose d’un consensus propre. Il s’agit en quelque sorte des règles de fonctionnement de la blockchain, qui confèrent plus ou moins de sécurité ou d’anonymat aux validateurs. Les consensus peuvent être Proof of Work (preuve de travail), Proof of Stake (preuve d’enjeu) ou encore Proof of Authority (preuve d’autorité) pour ne citer qu’eux. Chaque consensus dispose de ses propres points forts et points faibles. Quel que soit le modèle choisi, les transactions doivent être approuvées au regard de la méthode utilisée.
La validation des transactions d’un bloc permet de valider celui-ci et de l’articuler au sein du grand livre. Les blocs sont liés entre eux, ce qui permet de renforcer la sécurité de la blockchain car l’ajout d’un bloc supplémentaire renforce la vérification du bloc précédent.
Quels sont les trois acteurs principaux de la blockchain ?
Comme pour une bonne recette de cuisine, une blockchain nécessite certains ingrédients. A commencer par des validateurs, pour les blockchains Proof of Stake (PoS) ou des mineurs, pour les blockchains Proof of Work (PoW). Ces acteurs qui s’assurent de la vérification des transactions passées sur une blockchain sont vitaux pour le bon fonctionnement de celle-ci. C’est grâce à ces acteurs que de nouveaux blocs sont incorporés au sein de la blockchain.
Les nœuds sont aussi des éléments centraux au bon fonctionnement d’une blockchain. Ce sont eux qui vont notamment permettre d’assurer la décentralisation et une partie de la sécurité de la dite blockchain. En règle générale, les nœuds d’une blockchain hébergent des copies, partielles ou complètes de la blockchain. A noter qu’il existe plusieurs types de nœuds : les nœuds complets (full node), les nœuds réduits (pruned node) et les nœuds légers (light node).
Enfin, le troisième acteur décisif d’une blockchain est l’utilisateur. Ce sont eux qui participent à la vie de la blockchain en effectuant des transactions ou en interagissant avec des applications décentralisées ou des smart-contract.
C’est quoi le trilemme de la blockchain ?
Cette terminologie nous vient directement de Vitalik Buterin, connu pour être l’un des cofondateurs de la blockchain Ethereum. Le trilemme repose sur trois paramètres d’une blockchain
- La sécurité : il s’agit de la capacité de la blockchain à se protéger contre les attaques extérieures. La sécurité d’une blockchain est à son réseau ce que pourrait être le système immunitaire pour une personne. Pour offrir de la sécurité, la cryptographie apporte un certain nombre de réponses.
- La décentralisation : D’une certaine manière, il s’agit de l’absence de concentration du pouvoir décisionnel. Ainsi, plus une blockchain est décentralisée et plus le pouvoir est dilué entre les utilisateurs du réseau, limitant le risque de prise de contrôle.
- La scalabilité : c’est la capacité de la blockchain à s’ajuster, en temps réel, aux conditions du réseau.
On parle de trilemme car ces paramètres agissent entre eux comme des forces contraires. Une blockchain qui mettrait l’accent sur la scalabilité devrait le faire au détriment de la sécurité et / ou de la décentralisation. Cet élément vous permet notamment de comprendre qu’une blockchain qui mise sur sa scalabilité le fera au détriment d’une partie de sa sécurité. Si l’on prend l’exemple de la blockchain Bitcoin, celle-ci est très sécurisée et décentralisée. En revanche, elle pêche en matière de scalabilité. A l’inverse, d’autres projets comme Solana se focalisent sur la scalabilité du réseau.
Pour répondre à cette épineuse problématique, les blockchains proposent des réponses comme les solutions de seconde couche ou encore le sharding.
Les différents types de blockchain
Voyons maintenant rapidement plusieurs types de blockchain
Les blockchains publiques
Les blockchains publiques sont des réseaux accessibles à tous. Sur ces blockchains, chaque participant est en mesure de lire, écrire et valider des transactions. Les blockchains Ethereum et Bitcoin sont deux exemples de blockchains publiques. L’intérêt croissant autour de la blockchain se porte d’ailleurs surtout autour des blockchains publiques.
Les blockchains privés
Avec ce genre de blockchains, les accès sont restreints par des administrateurs. Ces blockchains sont donc par nature, infiniment moins décentralisées. On peut les retrouver au sein de systèmes internes d’entreprises.
Les blockchains hybrides
Les blockchains hybrides sont de véritables caméléons et permettent de jongler en fonction du besoin entre transparence d’une blockchain publique et confidentialité d’une blockchain privée.
Les blockchains de consortium
Il s’agit de réseaux partagés entre un nombre restreint d’acteurs autorisés. Ces blockchains permettent de conserver une forme de décentralisation et de confiance entre les participants tout en permettant aux utilisateurs de collaborer.
Où sont stockées les données de la blockchain ?
Les données d’une blockchain sont stockées sur les différents nœuds de la dite blockchain qui participent à la validation et la vérification des transactions. Dans le cadre général, chaque nœud du réseau dispose d’une copie de l’intégralité de la blockchain. A noter qu’il est possible de stocker une blockchain de manière centralisée ou décentralisée, en fonction des protocoles de la blockchain en question. Certaines blockchains sont même stockées au sein de cloud.
Les avantages de la blockchain
Abordons maintenant plusieurs avantages de la blockchain
La décentralisation
C’est le principal attrait des blockchains aujourd’hui : leur caractère décentralisé. Si le degré de décentralisation varie d’une blockchain à une autre, il s’agit d’une caractéristique ancrée dans l’ADN des blockchains publiques. La suppression du tiers de confiance permet de limiter les risques de prise de contrôle d’une blockchain par un ou un groupe restreint d’individus.
La rapidité
Lorsque l’on sait que les blockchains sont amenés à devenir des ponts privilégiés pour effectuer des paiements, la rapidité d’exécution des transactions est une variable qui compte. Si un virement bancaire peut prendre quelques jours avant d’arriver, un paiement via une blockchain peut se faire en quelques micro-secondes.
La sécurité
Pour envoyer des fonds à une personne à l’autre bout de la terre par le biais de la blockchain, la composante “sécurité” est primordiale. Les mécanismes de consensus d’une blockchain en font un objet de confiance car l’intérêt individuel de chaque participant coïncide avec l’intérêt général. En d’autre terme, tout le monde a intérêt à ce qu’une blockchain reste sécurisée. Si l’on prend l’exemple de la blockchain Bitcoin, compromettre la sécurité de celle-ci nécessiterait de pouvoir s’emparer de 51 % de la puissance de calcul. Impossible à imaginer.
La transparence et la traçabilité
Contrairement à ce que l’on entend parfois, une blockchain publique est aussi très transparente et les transactions peuvent être tracées. Si certaines blockchains comme Monero souffrent encore d’une image sulfureuse en dépit d’une transparence limitée, ce n’est pas le cas de la majorité des projets. En 2023, le rapport
Les inconvénients de la blockchain
Si les avantages sont nombreux, il existe quelques inconvénients. Voyons une liste des principaux inconvénients de la blockchain
L’impact environnemental des blockchains Proof of Work
Le sujet autour de la consommation énergétique de Bitcoin ne date évidemment pas d’hier. Aujourd’hui, la consommation de la mère des cryptomonnaies continue à faire couler beaucoup d’encre. La blockchain Bitcoin consommerait d’ailleurs autant à l’année que certains pays comme la Finlande. Si des efforts sont faits pour tendre vers l’utilisation croissante d’un mix énergétique plus vertueux, le problème reste bel et bien réel.
Bon à savoir : En passant de la Proof of Work à la Proof of Stake, la blockchain Ethereum a divisé sa consommation énergétique par 1 000.
La complexité des blockchains
Si de nombreux acteurs cherchent à démocratiser l’accès aux blockchains, celles-ci souffrent encore parfois d’une image un peu trop complexe accolée par le grand public. Parfois à juste titre. Cette complexité des blockchains empêche d’ailleurs parfois les utilisateurs de bien comprendre les apports concrets de celle-ci.
La blockchain : un concept encore jeune
Ce point est finalement assez lié au précédent. La jeunesse du concept de blockchain, à l’échelle du grand public, accentue et alimente son aspect complexe. Dans sa phase de développement, une technologie est souvent perfectible et nécessite des réajustements. Si la première blockchain de l’histoire date de 1995, ce n’est qu’avec Bitcoin que le concept a réellement pris son envol.
Quelques exemples d’usage de la blockchain
L’avantage de la blockchain est qu’elle est transposable et utilisable dans quasiment tous les secteurs. Que ce soit dans le domaine de l’énergie, la musique ou bien évidemment la finance avec les différents projets de finance décentralisée (DeFi).Les concepts de blockchain peuvent aussi être transposés dans le domaine de la santé, l’humanitaire ou encore l’immobilier.
La blockchain est aussi très pratique lorsqu’il s’agit d’assurer la traçabilité complète d’un produit. Un concept que l’industrie agroalimentaire utilise d’ores et déjà massivement. Si les cas sont encore rares, la blockchain peut servir à garantir l’intégrité d’une élection. Elle peut également jouer le rôle de garant de la bonne exécution d’un contrat, mettant à disposition toutes les informations au parties prenantes. Dans les années à venir, de nouveaux débouchés sont à prévoir. Schématiquement, lorsqu’il y a besoin d’apporter de la transparence ou de la sécurité, la blockchain peut intervenir.
Bitcoin est une blockchain parmi tant d'autres comme le dollar est une monnaie parmi toutes les monnaies du monde. Au sein de l’écosystème Bitcoin, il existe la blockchain Bitcoin et le jeton Bitcoin (BTC).
La blockchain utilise des technologies de cryptographie pour stocker des données tandis que le cloud computing nécessite un accès Internet pour accéder à des données stockées. Si les données de la blockchain sont immuables, ce n’est pas le cas des données stockées dans un cloud.
Dans le cadre d’une blockchain publique, tous les participants au réseau.
Avec cette question, nous revenons à nouveau à l’épineuse problématique du trilemme des blockchains. Une blockchain Proof of Work est, en principe, plus sécurisée. Mais elle est également beaucoup plus coûteuse en termes d’utilisation des ressources.